Lauréate 2025 - Lou Danet
Le Prix international du carnet de voyage étudiant a été attribué en 2025 à Lou Danet, étudiante en HEC à Paris.
Lou nous raconte comment elle a réalisé son carnet Dernier train pour Tokyo
Ce carnet a été réalisé dans le cadre d’un voyage bas-carbone réalisé entre le 12 mars 2025 et le 17 juillet 2025. Lorsque mes trois amis et moi avons imaginé ce voyage, notre ambition commune était de rejoindre Tokyo depuis Paris uniquement par voie terrestre, en train et en bus, afin de limiter notre empreinte carbone. Pour ma part, j’y ai ajouté un objectif personnel : raconter notre aventure sous la forme d’un carnet de voyage. Nous avons ensuite trouvé un nom à notre voyage. Nous avions en tête le titre du film coréen "Dernier train pour Busan", que nous avons modifié en "Dernier train pour Tokyo", cette ville étant le lieu le plus éloigné de la France où nous allions nous rendre.
Avant le départ, j’ai commencé à tenir des carnets de mon quotidien pour m’exercer à cette pratique. J’y ai développé un goût particulier pour le mélange du dessin et de l’aquarelle, et j’ai appris à saisir des scènes sur le vif. Cette préparation m’a permis, une fois sur la route, de dessiner et écrire tous les jours.
Partis le 12 mars 2025, nous avons traversé en train l’Europe, la Turquie, la Géorgie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, la Chine et la Corée du Sud avant d’arriver au Japon au mois de juin 2025 (nous avons quitté la terre pour emprunter des ferrys entre la Chine et la Corée puis entre la Corée et le Japon). La Chine étant un pays très vaste et proposant un séjour touristique sans visa de maximum 30 jours pour les Français, nous avons exploré ce pays en deux temps : après notre séjour au Japon, nous avons emprunté à nouveau un ferry Japon - Corée du Sud puis Corée du Sud - Chine pour continuer à visiter la Chine, notamment le Sud du pays. Au total, nous avons traversé l'Europe et l'Asie centrale pendant 1 mois, puis nous avons passé 1 mois en Chine, 10 jours en Corée, 1 mois et demi au Japon, puis à nouveau environ 1 mois en Chine.
Quand je feuillette mon carnet aujourd’hui, j’y vois une certaine évolution de mon regard et de ma pratique : dans les premières pages — jusqu’à la Chine — le rythme du voyage était rapide. Nous enchaînions les trains et les bus, et je dessinais surtout dans les transports, avec peu de temps pour réfléchir à la mise en page. À partir de la Chine, notre rythme a ralenti. Nous avons vraiment expérimenté le slow travel, en prenant le temps de nous poser plus longtemps lorsque nous nous arrêtions. J’ai alors pu concevoir mes pages plus consciemment, jouer sur les compositions, alterner croquis spontanés et aquarelles plus abouties.
Chaque double page du carnet reflète ce mouvement entre instantané et réflexion, entre observation directe et reconstitution d’après photos. Quand les conditions le permettaient — lumière douce, temps calme, position peu contraignante — je peignais sur place. Cette pratique était d'ailleurs une source très précieuse de rencontres et d'échanges durant le voyage ; de nombreuses personnes étaient intriguées, venaient observer et parfois réagissaient devant mes dessins. En Chine par exemple, où il est difficile de communiquer sans parler chinois, j'ai de nombreux souvenirs d'interactions nées de la pratique du carnet de voyage. Quand les conditions ne me le permettaient pas, je reprenais mes notes et photos le soir, ou pendant les journées pluvieuses.
Mon carnet mêle ainsi textes narratifs, croquis rapides, aquarelles et petites bandes dessinées. Il témoigne de la diversité des paysages traversés, des rencontres, des repas partagés, et des instants suspendus que seul un voyage lent permet de vivre. Nous sommes partis entre amis donc nous avons rapidement créé une ambiance et un esprit de groupe qui transparaît dans les anecdotes personnelles de mon carnet. Nous mettions aussi un point d'honneur à nous renseigner sur la situation politique et l’histoire du pays que nous nous apprêtions à visiter ; j'ai tenu également à retranscrire ces informations qui me paraissent essentielles pour comprendre le contexte politique de chaque pays, afin de donner à mon carnet une dimension plus documentaire et réflexive. Participer à ce concours était pour moi une belle manière de conclure cette aventure, à la fois artistique, humaine et écologique — une façon de partager ce long périple qui m’a fait grandir en tant que voyageuse et en tant qu’artiste. Ce carnet est né d’une volonté de traverser les territoires lentement, d’en comprendre les réalités sociales et culturelles et de faire des rencontres. Le présenter aujourd’hui, c’est prolonger ce désir : partager une expérience du monde plus attentive et plus responsable.
Vous pouvez consulter le carnet de voyage de Lou Danet sur ce lien
Lou nous raconte comment elle a réalisé son carnet Dernier train pour Tokyo
Avant le départ, j’ai commencé à tenir des carnets de mon quotidien pour m’exercer à cette pratique. J’y ai développé un goût particulier pour le mélange du dessin et de l’aquarelle, et j’ai appris à saisir des scènes sur le vif. Cette préparation m’a permis, une fois sur la route, de dessiner et écrire tous les jours.
Partis le 12 mars 2025, nous avons traversé en train l’Europe, la Turquie, la Géorgie, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan, la Chine et la Corée du Sud avant d’arriver au Japon au mois de juin 2025 (nous avons quitté la terre pour emprunter des ferrys entre la Chine et la Corée puis entre la Corée et le Japon). La Chine étant un pays très vaste et proposant un séjour touristique sans visa de maximum 30 jours pour les Français, nous avons exploré ce pays en deux temps : après notre séjour au Japon, nous avons emprunté à nouveau un ferry Japon - Corée du Sud puis Corée du Sud - Chine pour continuer à visiter la Chine, notamment le Sud du pays. Au total, nous avons traversé l'Europe et l'Asie centrale pendant 1 mois, puis nous avons passé 1 mois en Chine, 10 jours en Corée, 1 mois et demi au Japon, puis à nouveau environ 1 mois en Chine.
Quand je feuillette mon carnet aujourd’hui, j’y vois une certaine évolution de mon regard et de ma pratique : dans les premières pages — jusqu’à la Chine — le rythme du voyage était rapide. Nous enchaînions les trains et les bus, et je dessinais surtout dans les transports, avec peu de temps pour réfléchir à la mise en page. À partir de la Chine, notre rythme a ralenti. Nous avons vraiment expérimenté le slow travel, en prenant le temps de nous poser plus longtemps lorsque nous nous arrêtions. J’ai alors pu concevoir mes pages plus consciemment, jouer sur les compositions, alterner croquis spontanés et aquarelles plus abouties.
Chaque double page du carnet reflète ce mouvement entre instantané et réflexion, entre observation directe et reconstitution d’après photos. Quand les conditions le permettaient — lumière douce, temps calme, position peu contraignante — je peignais sur place. Cette pratique était d'ailleurs une source très précieuse de rencontres et d'échanges durant le voyage ; de nombreuses personnes étaient intriguées, venaient observer et parfois réagissaient devant mes dessins. En Chine par exemple, où il est difficile de communiquer sans parler chinois, j'ai de nombreux souvenirs d'interactions nées de la pratique du carnet de voyage. Quand les conditions ne me le permettaient pas, je reprenais mes notes et photos le soir, ou pendant les journées pluvieuses.
Mon carnet mêle ainsi textes narratifs, croquis rapides, aquarelles et petites bandes dessinées. Il témoigne de la diversité des paysages traversés, des rencontres, des repas partagés, et des instants suspendus que seul un voyage lent permet de vivre. Nous sommes partis entre amis donc nous avons rapidement créé une ambiance et un esprit de groupe qui transparaît dans les anecdotes personnelles de mon carnet. Nous mettions aussi un point d'honneur à nous renseigner sur la situation politique et l’histoire du pays que nous nous apprêtions à visiter ; j'ai tenu également à retranscrire ces informations qui me paraissent essentielles pour comprendre le contexte politique de chaque pays, afin de donner à mon carnet une dimension plus documentaire et réflexive. Participer à ce concours était pour moi une belle manière de conclure cette aventure, à la fois artistique, humaine et écologique — une façon de partager ce long périple qui m’a fait grandir en tant que voyageuse et en tant qu’artiste. Ce carnet est né d’une volonté de traverser les territoires lentement, d’en comprendre les réalités sociales et culturelles et de faire des rencontres. Le présenter aujourd’hui, c’est prolonger ce désir : partager une expérience du monde plus attentive et plus responsable.
Vous pouvez consulter le carnet de voyage de Lou Danet sur ce lien